La ministre Boulet roule à 132 km/h: Quel malheur!

Le journaliste Vincent Larouche a publié un reportage, en trois (1) (2) (3) articles, d’une importance capitale dans le Journal de Montréal de ce matin. En effet, il a suivi la ministre Julie Boulet, entre Laval et l’Assomption, pendant une heure de temps, et a répertorié pas moins de quatre infractions commises non pas par elle, mais par son chauffeur. Pour faire la une avec un tel ragot, le Journal n’avait vraiment pas de chiens écrasés à nous mettre sous la dent!

Tout d’abord, je voudrais rappeler à Vincent Larouche qu’il n’a pas fait dans la primeur, avec cette nouvelle. Le 10 septembre 2001, le Journal de Montréal, encore, avait coincé le ministre Guy Chevrette dans la même situation, et à peu près au même endroit. Or, avec ce qui est arrivé le lendemain, à savoir les événements du 11 septembre, aux USA, on en a plus entendu parler. Je maintiens donc mon affirmation, à savoir que quand le JdeM n’a pas de chiens écrasés, il fait suivre un ministre pour constater des infractions. Ensuite, je voudrais rappeler à ce journaliste que s’il a suivi la voiture de la ministre (le mot « limousine » est un peu fort pour une Honda Accord, soit-elle hybride) pendant une heure, c’est qu’il devait lui-même aller à la même vitesse, ce qui le rend tout aussi coupable que la ministre. De plus, je suis évidemment convaincu que tous les journalistes respectent les limites de vitesse et autres articles du code de la sécurité routière quand ils se rendent sur les lieux d’un événement, dans le but d’avoir le scoop.

Donc, à mes yeux, ce reportage de Vincent Larouche n’est rien d’autre que de la « bullshit » pour faire vendre du papier! Si à ses yeux, la ministre fait désormais partie du club des « Faites ce que je dis, et non ce que je fais », je réponds du même souffle que le journaliste fait quant à lui partie du club des « Celui qui le dit, c’est lui qui l’est », ce qui n’est pas plus gratifiant. Ce ne fut donc rien de mieux pour lui qu’une belle occasion de faire monter sa Mazda (puisque c’est clair que c’est l’indicateur de vitesse d’une Mazda qui paraît sur les photos, dans le JdeM) à des vitesses habituellement inatteignables en semaine sur les voies dites rapides de Montréal. De toute façon, si j’avais à me rendre rapidement à un lieu donné, et qu’on me fournisse un chauffeur pour ce faire, je n’hésiterai pas une seule seconde à choisir le chauffeur d’un ministre comparativement à n’importe quel journaliste.

Parallèlement à cela, si le fait de rouler à 132 km/h sur la banquette arrière de sa voiture de fonction était le seul défaut de Julie Boulet, je la demanderais en mariage. Mais ce n’est pas le cas, donc je m’abstiendrai. Elle peut bien rouler à 150 km/h si ça lui chante, elle passerait ainsi inaperçue parmi les autres « pieds pesants » des autoroutes. Car il faut mettre les choses en perspective, ici. À l’heure où le chauffeur a roulé à 110 km/h sur la Métropolitaine, quiconque roulerait à 70 km/h se ferait littéralement tuer! Il ne faisait probablement que suivre le flot de la circulation. Idem pour la vitesse de 132 km/h sur la 40 à l’Assomption; à cette vitesse, on se fait allègrement dépasser! Un autre bonus; les chauffeurs de ministres proviennent généralement de la SQ (cela veut-il dire que si un jour je deviens ministre, et que je choisis une Dodge Charger SRT-8 comme voiture de fonction, je ne pourrai pas embaucher Philippe Lagüe comme chauffeur?), et ont ainsi reçu une formation pour rouler à des vitesses beaucoup plus élevées que 132 km/h.

En bout de ligne, un beau coup d’épée dans l’eau pour ce brillant journaliste. Mais il a tout de même atteint son but, soit de trouver un sujet pour faire chiâler la masse ce week-end, et occuper les lignes ouvertes, à la radio.

10 réactions sur “La ministre Boulet roule à 132 km/h: Quel malheur!

  1. Tu oublis que c’est le ministre des transport qui fixe les limites de vitesse. On sait tous que la vitesse moyenne sur une autoroute est de 130 km/h mais il n’y a que la ministre des transports qui fait des conférences de presse à tous les jours depuis 2 semaines pour tenter de nous faire croire que tous ceux qui dépassent les limites de vitesse sont des criminels dangereux. La ministre vient tout simplement de prouver que super Mario avait raison de dire qu’elle cherche seulement à taxer davantage les honnêtes citoyens. En plus, elle pousse l’hypocrisie jusqu’à prétendre qu’elle ne savait rien parce qu’elle dormait. Comme si son chauffeur accélérait lorsqu’elle fait dodo et qu’il ralentissait quand elle se réveille.

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  2. Les limites de vitesse sont fixées selon un ensemble de normes qui entrent dans la conception et l’aménagement d’une route. Ce que la ministre peut fixer, par contre, c’est le montant de l’amende et/ou le nombre de points d’inaptitude qui s’applique selon l’infraction, et ce par l’entremise des lois et règlements. Même si je t’accorde que le fait qu’elle prétende qu’elle dormait, c’est vraiment pas fort comme excuse, il reste que le but, derrière cette loi, n’était que d’aller chercher des votes aux prochaines élections, car sinon, elle aurait très bien pu en parler publiquement à un autre moment que dans les jours qui ont suivi le décès tragique de la petite Bianca Leduc. Bref, c’est la même chose que ce que les libéraux ont fait depuis leur dernière prise du pouvoir; de la récupération médiatique. Sauf que le journaliste du JdeM est allé se chercher à son tour du capital, cette fois dans le but de vendre du papier. Il s’agit donc de rien de plus qu’une autre application de l’histoire de l’arroseur arrosé.

    En bout de ligne, le résultat est le même; les lignes ouvertes débordent, et tout le monde en parle. Même Richard Martineau parlait de la ministre qui roulait « à tombeau ouvert » dans sa colonne de lundi! Les nerfs, ponpon! Quand je roule à 132 km/h, sur la 40, à Repentigny, premièrement je suis très loin d’avoir l’impression de rouler « à tombeau ouvert », même dans une sous-compacte de bas de gamme, et deuxièmement, je ne suis certainement pas le seul à ne pas avoir cette impression puisqu’à cette vitesse, je me fais régulièrement dépasser! Évidemment, pour un citadin qui ne sort jamais de son quartier, 132 km/h, c’est beaucoup plus vite que la vitesse moyenne des autobus de la STM. Mais pour un travailleur de la route, comme moi, il n’y a vraiment pas de quoi téléphoner à sa mère.

    Le Québec est en train de devenir un état communiste, dans le sens de la réaction des gens. Il faudrait que tout le monde soit égal. Donc, si la limite c’est 100 km/h, la ministre doit rouler 100 km/h, dans la tête des gens. C’est la même chose qui se répète constamment; quand quelqu’un fait quelque chose qui dépasse ce que les autres peuvent faire, ou se croient capables de faire, soit que l’on crie à l’injustice, soit que l’on requiert l’interdiction de l’objet convoité. Combien ont déclaré que les voitures d’aujourd’hui sont beaucoup trop puissantes, le jour où Philippe Lagûe s’est fait pincer à 222 km/h sur la 132? Pierre Pascau, qui a déjà fait la pluie et le beau temps, à la radio, a réclamé à hauts cris l’interdiction des scooters après qu’il eut démontré qu’il est trop incompétent pour piloter une telle bécane, et se soit écrasé la face sur l’asphalte en passant dans un nid-de-poule.

    La conduite d’un véhicule, quel qu’il soit, doit se faire d’une façon responsable. Autrement dit, s’il arrive quelque incident, il faut se demander si l’on a failli quelque part AVANT de mettre la faute sur un autre événement, ou sur une autre personne. La première loi qu’il faut respecter, c’est celle du GROS BON SENS. Malheureusement pour nous, le gros bon sens a été évacué de notre société distincte afin de faire place à la rectitude politique, ou au « politically correctness », si vous préférez. La ministre devrait commencer par passer le message aux gens que la conduite d’un véhicule, ça doit d’abord se faire « avec la tête, sti! », comme disait Elvis Gratton. Mais le gouvernement préfère le grand déploiement et les conférences de presse, afin de prouver qu’ils ont le contrôle de la situation, et qu’ils vont prendre les grands moyens pour l’avoir davantage. Résultat: Quand on crache en l’air,…

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  3. @ Moi:

    Non, je n’analyse pas le Journal de Montréal à tous les jours, j’ai beaucoup mieux à faire. D’ailleurs, si je prenais le temps d’analyser quelque journal que ce soit de façon quotidienne, j’écrirais au moins une demi-douzaine de billets ici à chaque jour. Or, je n’en ai ni le temps, ni les moyens. J’aimerais bien, par contre. Merci pour l’idée.

    Sauf qu’avec le temps, et l’expérience, on parvient à décoder un journal à travers la teneur des articles qu’il contient. Par exemple, le JdeM fait souvent la une avec des sujets qui feront chauffer les lignes ouvertes. Aussi, même si la plupart des chroniqueurs sont passablement indépendants, le contenu général demeure dans le sensationnalisme. Pendant ce temps, quand on lit Le Devoir, on a l’impression de parcourir un bulletin interne de Greenpeace, tellement ce quotidien a fait son lit chez les environnementalistes. À un point tel que l’information proprement dite se trouve parfois biaisée. Je n’ai pas suffisamment d’expérience avec La Presse pour en faire une description rapide, comme dans le cas des deux autres quotidiens francophones montréalais. Il n’en demeure pas moins que chaque quotidien a sa clientèle cible, et la nourrit généreusement.

    Pour ma part, j’essaie de lire entre les lignes, comme dit l’expression populaire, et d’aller chercher ce qu’il y a de pertinent dans toute l’histoire. Comme je le dis dans ma présentation, je recherche l’honnêteté, et pour la trouver, il faut « filtrer » les textes des différents journaux de tout ce qui peut attirer leur clientèle respective, et aller au fond des choses.

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  4. 100km/h pour une autoroute a quatre voies de larges c’est nous prendre pour des imbéciles comme ils ont fait pendant des années pour le virage a droite sur les feux rouges… combien de mort depuis qu’on a arrêté de nous prendre pour des idiots?????

    (un peu tard mon commentaire mais …mieux vaux tard que jamais! 😉

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  5. Par contre, Éric, il faut dire que beaucoup de gens se comportent, assis au volant de leur voiture, comme s’ils étaient assis dans leur salon, avec la télécommande de la télé plasma de 42 pouces; ils conduisent comme s’ils étaient seuls au monde, et tous les autres sont « dans leurs jambes »!

    C’est ainsi que l’on voit régulièrement une voiture qui prend la voie de gauche, en roulant à 105 km/h, et dont le conducteur n’a jamais regardé dans le rétroviseur, afin de constater qu’il n’a pas laissé passer un autre automobiliste, qui était déjà sur la voie de gauche, et qui roulait à 130 km/h. Résultat: L’automobiliste qui roulait à 130 embarque debout sur les freins, afin d’éviter l’autre con, et souvent finit par échapper sa bagnole, qui se retrouve dans le clos. Il passe pour celui qui roule « à tombeau ouvert », alors que tout le problème a été causé par l’autre chauffeur de fournaise, à qui je ne confierais même pas un bol de chips, dans mon salon.

    Tout cela pour dire qu’il n’y a pas que le gouvernement qui prend les automobilistes pour des imbéciles; moi aussi, je décernerais ce qualificatif à plusieurs. Ben mieux que cela; je serais en faveur de l’examen de conduite obligatoire aux 5 ans! Je travaille sur la route, et j’avoue que j’en vois de toutes les sortes. Dans la plupart des milieux de travail, nous sommes entourés de professionnels. Malheureusement, pas sur la route; il faut composer avec tous ceux qui se croient supérieurs, mais qui conduisent comme des tartes, et avec tous ceux qui n’aiment pas conduire, et qui préféreraient se retrouver ailleurs que sur la route. Combien m’ont demandé « Comment tu fais? Moi, je ne serais pas capable! » Il faut vraiment aimer ce métier pour le faire à plein temps.

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  6. Moi je vois rarement des debiles sur la voie gauche au Qc… en fait normalement quand il y a quelqu’un qui bloque la voie, c’est un Ontarien!

    Et ils nous prennent encore pour des cons, a regard la virage a droite sur rouge, au moins a Montreal… en fait beaucoup des nouveaux feux de circulation ne permettent pas de virage sur vert meme, faut attendre xx secondes avant que ca tombe vert plein. pas capable!

    Pour les idiots sur la route, je pense qu’il n’y a pas beaucoup… peut etre 1%… on se souvient toujours des fous qu’on croisent, mais ceux qui conduisent comme il le faut, on ne le remarquera pas…

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  7. Ouais, c’est vrai, Cyrus.

    Mais je dois dire, pour ma part, qu’à cause de mon travail (je suis livreur, avec un camion-cube, dans le grand Montréal), j’en vois peut-être plus que la moyenne. J’suis toujours dedans, comme on dit…

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